Un collectif de supporters tunisiens s’est rendu à Zurich au siège de la FIFA .
Nous sommes rentré en possession de leur manifeste qu’ils ont adressés aux président, secrétaire général et président de la commission d’éthique de la FIFA .

Nous sommes les supporters de l’équipe « Espérance Sportive de Zarzis », accompagné
de supporters d’autres équipes tunisiennes de football, arrivant de plusieurs villes
européennes, et réunis aujourd’hui, afin de manifester notre mécontentement, notre
désarroi profond ainsi que notre sentiment d’impuissance face à la situation actuelle du
football tunisien et du championnat national qui est entaché par la corruption,
l’injustice, et des agissements illégaux de la part des instances qui gouvernent notre
championnat.
Nous voulons, à travers cette manifestation et le présent document, apporter à votre
connaissance l’ensemble des infractions commises par le Bureau Fédéral de la
Fédération Tunisienne du Football et vous signaler la dégradation du climat sportif,
économique et humain constatés dans plusieurs équipes tunisiennes.
Une situation qui porte atteinte à la paix sociale, et qui donne un sentiment général que
la société tunisienne risque de perdre toutes les consécrations obtenues par le peuple
après sa révolution.

Des comportements illégaux indignes de dirigeants sportifs…
– La modification des règlements sportifs du championnat professionnel de la Ligue 1
en cours de la saison sportive, et cela contrairement au principe de la stabilité des
règles du jeu courant toute compétition sportive. Malgré qu’il soit prévu par les
statuts de la FTF, le changement a été toujours mené pour favoriser certains clubs au
détriment d’autres et surtout pour sauver certains d’eux de la relégation.
– La grave atteinte à l’éthique et au fair-play sportifs, à l’égalité des chances en
décidant de faire jouer tous les matchs de l’équipe de la ville du Président de la FTF
( Union Sportive de Benguerden) en déplacement chez ses adversaires, et en
présence de leurs supporters uniquement, au play-off de la saison sportive actuelle
(2021-2022) en justifiant cela par l’usage de la VAR.

La multiplication des cas douteux de manipulation de résultats sportifs sans que cela
soit sanctionné par le Bureau Fédéral. Certes, ces cas ont été transmis à la «
Commission d’Ethique » auprès de la Fédération mais n’ont jamais été suivis d’effet.
Ces cas remontent déjà à plus de deux saisons sportives.
– La soumission des organes juridictionnels “indépendants” de la FTF (Commission
d’éthique et Commission de Discipline et du fair play) aux instructions du Président
de la FTF mérite d’être signalée selon les statuts de la FTF. Les membres de ces
commissions sont désignés par l’Assemblée Générale sur proposition du Bureau
Fédéral (Article 23 des statuts) ce qui prive ces membres de toute indépendance et
neutralité. De même, il y a lieu de signaler que la Commission d’Ethique de la FTF ne
dispose pas encore d’un code d’éthique depuis sa création (Article 70 des statuts).
– Durant les derniers mois, certaines décisions de ces commissions ont perturbé
même la paix sociale (grève générale à Chebba et à Metlaoui, manifestations à
Zarzis,…) et ont multiplié les cas de violence aux stades suite au sentiment d’injustice
et de la non application de la loi avec la même rigueur sur tous les clubs surtout ceux
du clan du Président de la FTF

Le non-respect de la loi même lors de la désignation des commissaires aux comptes.
En effet, selon l’Article premier des statuts de la FTF, cette dernière est une
association sportive régie par les textes en vigueur. Cela impose à la FTF la
désignation des commissaires aux comptes pour un seul mandat, non renouvelable,
de 3 ans (Article 43 du décret-loi 2011-88 du 24 septembre 2011). Toutefois, l’Article
80 des statuts prévoit le renouvellement du mandat des commissaires aux comptes
et ose même leur confier un mandat de 4 ans au lieu de 3 ans. D’ailleurs depuis
2012, la FTF est auditée par les mêmes commissaires aux comptes.
– Une affaire pénale est en cours en France pour des paris sportifs concernant des
matchs du championnat professionnel tunisien de Ligue 1 sans que cela n’entraîne
l’ouverture d’aucune procédure en Tunisie, ni d’une enquête pour en vérifier la
teneur ou la véracité.

L’emprise du Président de la Fédération sur la « direction nationale d’arbitrage » est
un secret de polichinelle aujourd’hui dans le football tunisien. Cela laisse planer de
très sérieux soupçons de l’instrumentalisation des arbitres dans les résultats finaux
des matchs, dans l’attribution des titres ou dans la relégation.
– La manipulation des conditions de candidature pour les élections du Bureau Fédéral
de la Fédération Tunisienne de Football et la multiplication des barrières à l’entrée
pour écarter tous les potentiels rivaux. Lors des premières élections, le Président
actuel a remporté un mandat contre quatre listes. Lors du second mandat, il n’en y
avait plus que deux (listes) en course, et lors des dernières élections, sa liste était la
seule candidate.
– L’anarchie et l’instabilité qui règnent dans l’organisation du championnat
professionnel de Ligue 1, et qui se répercute automatiquement sur toutes les autres
divisions avec des changements continus de formules et de nombre de clubs.

Et pour clôturer cette liste non exhaustive, des cas concrets qui peuvent laisser tout
amoureux du ballon rond perplexe :
– Le Croissant Sportif de la Chebba est un club tunisien qui a subi un harcèlement
inouï. Une décision de dissoudre sa section de football professionnel a été prononcé
à sen encontre avant son rétablissement par le TAS ; puis en récidivant cette saison
avec le même club qui a été débouté d’un recours en appel alors que tous les indices
prouvent le contraire, ce qui condamne cette équipe de nouveau à la relégation. Ceci
peut fausser l’issue de l’ensemble des résultats du championnat professionnel de
Ligue 1, tant pour l’attribution du titre que pour la relégation.

L’affaire de Nice, qui a fait ressortir le fait avéré d’une affaire de paris suspects. Trois
personnes ont été mises en examens pour des faits d’escroquerie en bande
organisée dans cette affaire de paris sur un match entre le club de Benguerdane face
à Metlaoui. Les trois hommes connaissaient à l’avance l’issue de la rencontre grâce à
leur statut et leur relation proche (lien de parenté) de Monsieur Hicham Guirat, haut
dirigeant (Directeur de la Commission de désignation des Arbitres) de la FTF

Une Fédération dirigée par un Président…
Qui se croit tout permis, qui se croit au-dessus de toute loi, de toute instance
continentale ou internationale dirigeante, et qui se permet tous les abus et les
agissements hors cadre légal, moral et éthique.
Une personnalité publique qui sème le chaos dans le football tunisien, un sport qui est
censé réunir autour de lui tout un peuple, mais qui est actuellement en train de diviser
toute une société, et de créer des différences entre les régions de notre pays.
Il a pris en otage le football tunisien pour servir ses intérêts personnels à savoir ses
ambitions politiques et briguer un mandat de Premier Ministre. Il a utilisé son pouvoir
autant que Président de la FTF pour inciter des clubs à le soutenir dans des campagnes
électorales.
Plus concrètement, le Président du Bureau Fédéral est actuellement impliqué dans
plusieurs affaires portées devant la justice tunisienne et fait objet de plusieurs enquêtes
judiciaires ayant un volet pénal et un volet civil

 Aujourd’hui, si nous sommes ici, c’est parce que nous croyons fort en l’impartialité de la
FIFA. Notre objectif à tous est de réinstaurer une justice sportive et redonner de l’espoir
aux clubs, aux joueurs et aux supporters.
Nous voulons redorer l’image du championnat tunisien qui a perdu de son éclat et de son
sens de compétition.
Le football tunisien qui bénéficie d’une réputation qui dépasse les frontières africaines
mérite de lui donner une chance de renaître et de remettre à zéro les pendules pour avoir
un championnat des différentes ligues nationales qui soit à la hauteur des attentes des
différents acteurs sportifs, sociaux, et économiques soucieux de la qualité de la
compétition et du respect de toutes les règles instaurées par la FIFA.

Vous allez suivre une interview que nous a accordé le coordonnateur de ce mouvement Lazari Toumi