Nous avons commencé une série de publication sur les réunions du comité de la CAF tel que vécu à l’intérieur avec les propos tenus par certains acteurs et nous vous révélons la vérité sur certaines choses concernant la gestion interne de l’institution
Pour aborder ce point de l’ordre du jour, le Président Ahmad AHMAD a rappelé que dans le cadre du
partenariat CAF-FIFA des documents consistant aux recommandations de la «Réforme Task Force» et
à une synthèse du rapport d’audit du Cabinet «PricewaterhouseCoopers (PWC)» avaient été remis aux membres Comité Exécutif juste avant la réunion tenue le 02 février 2020 à Rabat et que le Comité Exécutif avait retenu de se donner du temps pour étudier ces documents avant de prendre une
décision.
Dans ce cadre le Président a fait mention de l’invitation faite au cabinet PWC d’assister à
cette réunion du Comité Exécutif ou à une rencontre en marge de cette réunion pour des explications
relatives à son rapport, mais pour diverses raisons ledit Cabinet n’a pas pu se faire représenter.
Indiquant par ailleurs que le Secrétaire Général et ses collaborateurs ont, entre les deux réunions du
Comité Exécutif, élaboré un projet de feuille de route pour l’implémentation des réformes, le
Président Ahmad AHMAD a proposé d’ouvrir les débats sur les observations des membres du Comité
Exécutif portant sur l’audit de PWC et de permettre ensuite au Secrétaire Général de présenter la
feuille de route proposée.
1. Observations du Comité Exécutif sur le rapport de PWC
Intervenant sur ce point le Vice-Président Fouzi Lekjaa, par ailleurs Président de la Commission des
Finances de la CAF a exprimé toute son incompréhension de la manière dont l’audit de PWC a été
effectué. Encore plus étonnant a été selon lui le traitement fait du contenu du rapport d’audit que l’on
retrouve en tout ou en partie dans la presse et sur les réseaux sociaux. Ce qui, selon M. Lekjaa,
constitue un véritable problème déontologique en matière d’audit.
Poursuivant son intervention, M. Lekjaa a fait noter des insuffisances dans les diligences de l’audit de
PWC liées au non-respect des principes fondamentaux en matière d’audit à savoir la coopération avec
les équipes de l’organisme gestionnaire, le partage d’informations, la confrontation de point de vue et
la précision dans les conclusions avec des justificatifs à l’appui.
En effet, dit le Président de la Commission des Finances de la CAF, la division des finances de la CAF
n’a manifestement pas été associée à l’audit de PWC car elle dispose des éléments d’éclairage
concernant les remarques sur la gestion financière notamment les fonds forward (24 millions USD).
Dans la même veine, M. Lekjaa a réfuté toutes les allégations mentionnant qu’il aurait lui-même
perçu 6 millions de cette somme ou que la CAF aurait versé des montants à la Fédération Royale
Marocaine de Football, dont il est Président, pour financer les funérailles du père d’un joueur
Hollando Marocain.
Sur ce rapport, M. Lekjaa a souligné qu’un audit ne peut reposer sur de simples allégations ou
s’arrêter sur des conclusions vagues qui peuvent faire l’objet de toute forme d’interprétations ou
s’appliquer à toute structure. Il s’est en outre étonné du coût d’attribution du marché et du délai
d’exécution de la mission audit, estimant qu’il est impossible d’opérer un audit sérieux de 04 exercices
pour une organisation aussi complexe que la CAF en 03 mois, à moins que les conclusions aient été
arrêtées au préalable.
Plus incompréhensible selon M. Lekjaa est le refus de PWC de se réunir avec la CAF en tant
qu’organisme qui l’a engagé pour effectuer l’audit de sa structure. Pour lui, cette situation laisse place à beaucoup de sous-entendus si l’on sait que le rapport d’audit était finalisé depuis Décembre 2019 et qu’il n’a été communiqué à la CAF que 02 mois après, et ce, au lendemain d’un séminaire où il a été discuté des réformes et besoins intrinsèquement liés au développement du football africain.
De son point de vue, les questions de gouvernance doivent être gérées séparément et que la bonne
gouvernance doit assurément être une constante.
En définitive, le Vice-Président Lekjaa a estimé qu’en revisitant la chronologie et enchaînement des
événements il y’a des choses pas très claires dans cette affaire et que l’administration doit clarifier les
relations avec PWC. Faute de quoi, dit-il, il prendra ses responsabilités pour répondre publiquement
sur les allégations dirigées contre lui, sa fédération et son pays, et qu’il utilisera tout moyen à cet
effet.
Intervenant à son tour, le 1er Vice-Président M. Constant Omari, a déclaré rejoindre M. Fouzi Lekjaa
dans ses observations et conclusions puis a renchéri sur la nécessité de clarifier la relation avec PWC
car, de son avis, non seulement le principe de confidentialité énoncé à la 1ère page du rapport n’a pas
été respecté dans la mesure où des sites privés en ont fait des commentaires en citant des noms ;
mais le rapport est orienté et son objectivité appelle des interrogations.
Monsieur Omari a ensuite réfuté les allégations selon lesquelles il aurait bénéficié d’une partie des fonds Forward qui auraient disparu.
En effet, souligne M. Omari, le non-respect des procédures en matière d’audit notamment la
confrontation avec les services de la CAF et la violation de la confidentialité traduisent des intentions
inavouées.
En conclusion il a rappelé que la CAF dispose de toute sa souveraineté et son indépendance, elle est
donc libre de rejeter les conclusions de l’audit.
Suite à ces interventions, M. Moses Magogo a soulevé la question de savoir qui était le mandant de
PWC pour cette mission d’audit considérant en effet que si le Comité Exécutif est le mandant, PWC
devrait être dans l’obligation de lui rendre compte et de lui fournir les explications souhaitées.
En réponse à l’interrogation soulevée par M. Magogo, le Président AHMAD a rappelé que l’audit
général de la CAF avait été décidé par le Comité Exécutif de la CAF lors de sa réunion en date des 11 et
12 Avril 2019 au Caire et a également été prévu par la feuille de route signée dans le cadre du
partenariat CAF-FIFA.
Le Président AHMAD a en outre précisé qu’une procédure d’appel d’offre avait été initiée par la
mission de la FIFA et l’administration de la CAF pour choisir le cabinet d’audit et qu’à la fin de la
procédure le Secrétaire Général lui a confirmé le choix du Cabinet avant qu’il ne procède à la
signature A la suite du Président, le Secrétaire Général a précisé qu’un Comité conjoint (CAF-FIFA) de Sélection
dont il a fait partie avait été mis en place et M. Moustapha Abdulah en était le point focal.