La Confédération africaine de football (CAF) a lancé un signal positif à l’endroit des Fédérations qui lui sont affiliées.
Elle leur a annoncé que les compétitions reprendront bientôt, sous réserve bien sûr que les conditions sanitaires s’améliorent dès les prochaines semaines et mois. Lors du dernier Comité exécutif (Comex) tenu en visioconférence en juin, l’organe exécutif de la Confédération avait proposé quatre dates pour boucler les éliminatoires de la CAN-2021, reportée par la suite à janvier 2022 en raison du coronavirus, sous réserve d’une amélioration souhaitée des conditions sanitaires.
Lors de la réunion au début de l’été en cours, le Comex avait arrêté les dates des quatre matchs des éliminatoires de la CAN-2022 qui restent à jouer. La CAF avait indiqué que ces quatre rendez-vous auraient lieu en octobre-novembre 2020 (3e et 4e journées) et en mars et avril 2021 avec le tirage au sort du tournoi final qui aura lieu en juillet 2021 au Caire.
Le coronavirus étant toujours présent et aussi menaçant sur le continent, la CAF a été contrainte de revoir légèrement ses plans. Les fenêtres de septembre et octobre 2020 ont été définitivement fermées. C’est-à-dire pas de matchs internationaux au cours des deux mois de l’automne prochain. Une nouvelle programmation a été élaborée et consiste à faire jouer la troisième et quatrième journées en novembre 2020. La cinquième et sixième journées seront ramassées entre mars, avril et mai 2021, avec le tirage au sort du tournoi final en juin 2021.
Ce calendrier sera tributaire de l’évolution de la pandémie au cours des prochaines semaines et mois. La Confédération scrute toutes les décisions et rapports émanant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais aussi de ce que décréteront les Etats africains. Pour l’instant, les espaces aériens, terrestres et maritimes restent hermétiquement fermés en Afrique. Difficile dans ces conditions d’imaginer ou d’organiser des déplacements d’équipes ou de sélections sur le continent.
Le comité validera ou retouchera de nouveau ce calendrier le 10 septembre prochain lors de la tenue du Comex. Si d’ici là la situation sanitaire s’améliore, la CAF fera disputer la CAN U17 et la CAN U18 au Maroc et, dans la foulée, les demi-finales et finales de la Ligue des champions et de la Confédération en septembre 2020. La finale de la Ligue des champions se déroulerait en aller-retour et la Coupe de la Confédération en un seul match, sans nul doute au Maroc.
Une partie de la prochaine réunion du Comex, en septembre 2020, devrait être consacrée aux rapports tendus qui prévalent depuis plusieurs mois entre les présidents de la CAF, Ahmad Ahmad, et de la FIFA, Gianni Infantino. Selon des proches du dirigeant africain, «il est temps de clarifier les rôles et missions de chacun. La Confédération est une association autonome. C’est à elle et elle seule de prendre les décisions qui engagent l’avenir du football continental.
Depuis quelques mois, le président de la FIFA se conduit comme s’il était l’unique dépositaire des intérêts et de l’avenir du football africain. ça suffit. L’épisode de Samoura, secrétaire général de la FIFA, que Gianni Infantino a imposé pour gérer la CAF durant six mois, a été la goutte qui a fait déborder le vase». Des voix se sont élevées sur le continent pour dire stop à Gianni Infantino. Pour donner des leçons de bonne conduite des affaires aux Africains, il faudrait d’abord que lui soit nickel.
C’est le moins que l’on puisse dire avec les casseroles qu’il traîne. La justice suisse l’a dans le collimateur depuis quelques mois et ce n’est pas le répit que lui a accordé la commission de l’éthique de la FIFA qui lui épargnera une condamnation, si d’aventure la justice suisse rend un verdict en sa défaveur.
Le refus du renouvellement de la convention de la honte – comité de normalisation et de gestion que le président de la FIFA a désigné avec à sa tête la Sénégalaise Fatouma Samoura, le bras droit de Gianni Infantino – par Ahmad Ahmad a mis dans tous ses états l’Italo-Suisse qui depuis ne rate aucune occasion pour déstabiliser le Malgache.
La dernière «trouvaille» du président de la FIFA pour déstabiliser le président de la CAF est l’envoi d’une circulaire l’informant de l’organisation d’une visioconférence avec les présidents des Fédérations des six zones de la CAF afin de passer en revue les problèmes et difficultés auxquels font face les Fédérations africaines.
Cette demande a été diversement appréciée. De nombreux présidents de Fédération n’ont pas caché leur étonnement devant cette initiative. Pourquoi n’a-t-elle concerné que l’Afrique ? Les autres Confédérations n’ont reçu aucune missive dans ce sens. Un dirigeant africain au long cours qualifie le geste de Gianni Infantino de «demande bizarre, qui intervient dans un contexte très particulier marqué d’une part par la proximité de l’élection, au printemps prochain, du président de la CAF pour un mandat de quatre ans et des soucis du président de la FIFA avec la justice suisse. De quoi il se mêle ? Pourquoi il n’a pas pris la même initiative à l’égard des autres confédérations ? L’objectif est clair et sonne bien. A travers cette démarche, il cherche à déstabiliser Ahmad Ahmad, qui n’accepte pas d’être un pantin».
La question de la candidature, ou pas, d’Ahmad Ahmad à un seul mandat sera réglée le 23 novembre 2020, date de clôture du dépôt des candidatures. Le président de la CAF dispose de 90 jours environ pour dire si oui ou non il est partant pour un nouveau mandat. Les deux probabilités restent ouvertes.
Le Comex du 10 septembre prochain sera un rendez-vous important. Si les membres du Comex décident de se mettre en ordre de marche derrière Ahmad Ahmad, celui-ci briguera un autre mandat. L’intéressé nourrit l’ambition de prendre un autre ticket (gagnant). Gianni Infantino appréciera au milieu de la tempête judiciaire qui risque de souffler fort au-dessus de sa tête.
Les partisans du président de la CAF tirent dans cette direction et font valoir «les décisions inappropriées de Gianni Infantino qui agit comme si la CAF est sa propriété. N’ayant pas digéré le refus de la Confédération de reconduire la convention de la honte, il a cherché à déstabiliser le président de la CAF à travers la visioconférence qu’il espérait être un Ahmad bashing. La réponse, il l’aura le 23 novembre 2020», conclut notre interlocuteur.
Des dirigeants de Fédération africaine n’ont pas apprécié l’attitude de la Sénégalaise Fatouma Samoura que Gianni Infantino a bombardée secrétaire générale de la FIFA. C’était sa pochette-surprise qu’il a préparée depuis leur première rencontre lors de sa campagne électorale qui l’avait mené dans l’océan Indien à la recherche d’appuis.
C’est sous le toit d’Ahmad Ahmad à Madagascar que Giani Infantino et Fatouma Samoura se sont rencontrés autour d’un dîner préparé par la maîtresse de maison. «Une fois après avoir pris ses marques à la FIFA et ensuite désignée pour chapeauter la convention de la honte, la Sénégalaise s’est définitivement rangée derrière toutes les décisions prises par le président de la FIFA pour évacuer le président de la CAF de son poste. Giani Infantino risque de subir la même mésaventure que Lennart Johansson en 1998», prophétise notre interlocuteur africain.