Lorsque vous avez pris les rênes de la sélection en janvier 2014, pouviez-vous imaginer participer à une phase finale de la CAN ?

Amir Abdou : Non! C’était si difficile à penser. Je devais tout d’abord ériger des fondations. Nous avions très peu de joueurs à l’étranger et j’ai dû démarrer mon propre projet avec ma philosophie de coaching.

Vous avez commencé votre carrière en France. Qu’avez-vous ressenti en rentrant chez vous?

Lorsque j’ai reçu l’appel, j’étais très excité et heureux de travailler avec l’équipe nationale de mon pays d’origine. J’ai commencé ma carrière avec les jeunes, et cela m’a beaucoup aidé à savoir comment pensent les jeunes joueurs et comment les gérer. Nous avons commencé avec une équipe très jeune et avons gardé ce même principe. La plupart de ces joueurs sont toujours avec moi jusqu’à aujourd’hui, et avec l’ajout de plus jeunes, nous sommes devenus cette équipe solide que vous voyez.

Certains critiques voient les Comores comme une équipe défensive sous votre direction. Êtes-vous d’accord avec cela ?

Je peux dire que je ne suis ni défensif ni offensif. J’adapte mes tactiques en fonction de mes outils clés et de mes adversaires, et j’essaie toujours d’être équilibré entre la défense et l’attaque. J’aime regarder Diego Simeone et Carlo Ancelotti, et ils ont des tactiques totalement différentes.

Invaincus en phase de groupes, vous avez tenus tête à l’Egypte sept fois championne. Comment avez-vous vu cela ?

Nous avons eu un très bon match contre l’Egypte à domicile et aurions dû gagner sans l’héroïsme de leur gardien (Mohamed Elshenawy). Mais ce n’était pas la raison pour laquelle nous nous sommes qualifiés, nous l’avons fait parce que nous avons travaillé très dur dès le premier jour et mérité de nous qualifier.

Vous êtes également l’entraîneur de la formation mauritanienne de Nouadhibou. Comment gérez-vous votre temps entre les deux missions ?

C’est une mission très difficile et compliquée. L’équilibre entre mon travail avec l’équipe nationale des Comores et le FC Nouadhibou est très difficile, surtout dans cette situation de pandémie et compte tenu de toutes ses préoccupations. Je travaille quotidiennement avec Nouadhibou en Mauritanie, puis je vais aux Comores pour des trêves internationales, mais ce n’est jamais facile.

L’équipe des Comores est totalement composée de joueurs qui ont leur carrière à l’étranger, notamment en France. Quelle était la raison de cette décision ?

La ligue nationale aux Comores est toujours dans une phase qui ne produit pas de joueurs efficaces pour faire partie de l’équipe nationale et rivaliser avec ceux qui exercent leur métier en Europe. Nous avions quelques joueurs de la ligue nationale mais récemment ils m’ont rejoint à Nouadhibou. Espérons que dans un proche avenir, nous pourrons avoir plus d’acteurs locaux.

Les Comores comptent de nombreux jeunes joueurs talentueux qui évoluent en France et sont éligibles pour jouer pour les Coelacanthes, comme Zaidu Youssef, Meziani Maoulida, Walsey Said et d’autres. Vous souviendrez-vous d’eux pour la phase finale de la CAN Total l’année prochaine ?

Cela dépend d’eux, je ne peux pas les forcer à nous rejoindre. C’est une décision personnelle, mais s’ils choisissent de jouer pour les Comores, ils seront les bienvenus. C’est le pays de leurs pères et de leurs ancêtres. J’ai parlé à certains d’entre eux et j’attends toujours leur décision finale.

Pensez-vous que les Comores peuvent surprendre le continent et aller loin dans la CAN Total 2021, peut-être comme Madagascar l’a fait en 2019 en atteignant les quarts de finale dès ses débuts ?

(Souriant) Je n’ai pas de boule magique pour prédire l’avenir ! Mais nous avons fait un excellent travail et continuerons de travailler. Attendons de voir ce qui se passe.

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